Rejet d'une motion référendaire sur La Poste au Sénat

Les syndicats et la gauche voient dans le changement de statut de La Poste la porte ouverte à une future privatisation


La majorité sénatoriale a rejeté mercredi, à l'issue d'un débat houleux, une "motion référendaire" défendue par l'opposition et visant à soumettre aux Français la réforme de La Poste actuellement examinée au Sénat. La motion a été rejetée par 183 voix contre 153. L'UMP et l'Union centriste ont voté contre la motion, la gauche PS, PCF, Verts et Radicaux de gauche pour. Le ton est nettement monté entre la majorité, qui a accusé la gauche d'être à la remorque de l'extrême gauche et l'opposition qui a reproché à l'UMP et au gouvernement de ne pas vouloir entendre les Français.

"Vous devriez être plus prudents parce qu'un facteur à vélo ira toujours plus vite qu'un PS en panne", a lancé le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi faisant allusion au leader trotskiste Olivier Besancenot (NPA), postier à Neuilly. Cette motion est "un outil de plus pour pourrir le débat parlementaire", a-t-il lancé. "C'est une habitude sur les rangs de l'opposition (...) quand on n'a pas de projet, quand on n'a pas d'idée, on propose un référendum", "La Poste mérite mieux que la fuite en avant qui est la vôtre", a-t-il insisté.

"Est-ce que la droite n'est pas dépassée par la droite ? Est-ce que le gouvernement n'est pas dépassé par des sénateurs qui disent que la loi sur la taxe professionnelle ne va pas ? Est-ce que le gouvernement n'est pas dépassé par les députés qui disent que l'emprunt ne va pas ?", a rétorqué Didier Guillaume (PS).