Entreprises / L'automne sera chaud

Publié le par Espiel71 Militante

La crise financière a beau être (officiellement) en bout de course, les entreprises continuent de tendre le dos.

 

ALERTE rouge sur les entreprises ! La suppression de 240 emplois chez Nexans à Chauny (Aisne) et de 53 à Fumay (voir ci-dessous) dit assez qu'elles sont très loin d'êtres sorties de la crise. En réalité, les moins solides ou les plus fragiles ne font peut-être qu'y entrer. À commencer par les PME.
La mécanique est intraitable. « Dans une période de grande tension, quand les gros donneurs d'ordre ont commencé à garder les marchés pour eux, les PME ont activé tous les leviers possibles et imaginables pour retarder la tempête : chômage technique ou temps partiel, intérim, trésorerie. Désormais, ce temps-là est révolu », explique un observateur axonais.
C'est ainsi qu'arrivées au bout du rouleau, beaucoup de PME voient désormais arriver l'automne avec inquiétude. « Jusqu'à présent, les entreprises étaient attentistes. Légitimement, beaucoup ont renoncé à prendre des mesures draconiennes, en termes d'emploi, qui leur auraient permis de passer ce mauvais cap. À partir du 15 octobre, elles ne savent pas ce que l'avenir leur réserve », explique Elvira Xavier, secrétaire générale de la CGPME Champagne-Ardenne.
Selon elle, si les entreprises marnaises s'en sortent « plutôt pas trop mal », rien de tel dans les Ardennes, où les équipementiers et sous-traitants automobiles, en dépit d'un semblant de reprise, continuent de souffrir beaucoup.
Impayés
Avis confirmé à Charleville par Laurent Forget, chargé de développement à la CGPME. « Dans la métallurgie, par exemple, beaucoup de nos adhérents ont perdu 20 à 30 % de leur chiffre,

parfois jusqu'à 50 %. Les PME sont de plus en plus souvent confrontées aux impayés. Et quand, en période d'activité ralentie, les délais de paiement s'allongent, les banquiers renâclent à prêter. Actuellement, c'est particulièrement sensible dans le secteur du transport routier », résume Laurent Forget.
Dans un communiqué, le Syndicat des indépendants et des PME a du reste confirmé hier « le repli des crédits de trésorerie aux entreprises alors que les crédits à l'investissement ont poursuivi leur décroissance ». « Il est clair que les banques ne jouent pas le jeu de la relance, et plus particulièrement à l'égard des TPE-PME », ajoute le syndicat.
Cette information complète l'alerte lancée par le médiateur du crédit à propos de l'augmentation sensible, en juillet-août, du nombre de dossiers en médiation « avec des demandes de financement inférieures à 10 000 ou 50 000 € ».
Dans ce contexte morose, le gouvernement a lancé hier une nouvelle bouée de sauvetage en annonçant le déblocage de 11,5 millions d'euros de prêts au titre du Fonds national de revitalisation des territoires (FNRT), afin de soutenir sept territoires touchés par des restructurations économiques.
Parmi les territoires concernés, figurent la vallée de la Somme et du Val de Nièvre (Somme) pour 1,5 M€, le bassin d'emploi du Saint-Quentinois pour 2,5 M€, le bassin de Château-Thierry pour 1 M€ et les territoires de Haute-Marne pour 1 M€.
Au total, 40,5 M€ ont été attribués par le FNRT au profit de vingt-quatre territoires, depuis le lancement du

dispositif.

Publié dans Ce que je sais

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