La PTPM pas encore morte

Publié le par Espiel71 Militante

Le plan social annulé
La PTPM pas encore morte

 

Les salariés étaient satisfaits à la sortie de la réunion d'hier.



 

«L'HEURE est grave… pour Trèves, puisqu'on a gagné ! » C'est en ces termes que Caroline Substelny, l'avocate du comité d'entreprise, a annoncé sous les applaudissements la décision de la cour d'appel aux soixante salariés présents hier à la salle des fêtes d'Aÿ.
Le plan social annoncé par le groupe Trèves le 10 avril dernier et contesté en justice par le C.E. avait déjà été suspendu par le tribunal de grande instance de Reims le 3 juillet. Trèves avait fait appel de cette décision et a donc été débouté.
Deux mois de plus
La volonté du groupe est toujours de fermer son usine d'Aÿ, comme le confirme un communiqué envoyé hier. « Mais la préparation d'un nouveau plan social devrait prendre deux à trois mois, selon l'avocate du CE. Ça nous laisse le temps de rediscuter avec Trèves, qui devra nous présenter un meilleur plan social ».
Après cette victoire juridique, salariés et élus veulent agir au niveau politique : « Nous souhaitons amener le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, à travailler sur la réindustrialisation du site », a précisé Bernard Beaulieu, vice-président de la communauté de communes de la Vallée de la Marne. Les élus du CE vont rencontrer lundi, à Paris, le membre du gouvernement. « On est fier de nous, on est content des actions qu'on a menées. Nous resterons mobilisés », commente une salariée en sortant de la réunion.
Trèves admet le transfert d'activité
Une autre reste néanmoins consciente que la décision de justice ne va pas « lui redonner du travail à l'usine, où la situation est pesante moralement ».
Pour la première fois, Stéphane Charre, directeur de la PTPM, a

souhaité s'exprimer, en présence de Catherine Desgrandchamps, porte-parole de Trèves, spécialiste en communication et en ressources humaines.
Rappelant les difficultés structurelles de la PTPM, ses coûts de production trop élevés par rapport à ceux de ses concurrents et sa clientèle installée à 98 % à l'étranger, il a aussi affirmé « qu'après l'annonce du plan de sauvegarde, le niveau d'activité était trop élevé par rapport aux capacités de production de l'usine ». Pourquoi ? « Pour des raisons qu'il ne m'appartient pas de commenter », répond-il, alors qu'aujourd'hui, l'usine d'Aÿ ne tourne qu'à « 40 % de sa capacité », selon lui. En attendant, Trèves a « transféré une partie de la production ailleurs : on s'est fait dépanner par certains sites du groupe. » Où ? Malaise dans la pièce. Nos deux interlocuteurs bottent en touche, arguant que « l'entretien part en vrille ». Avant d'admettre que le groupe va proposer « un autre schéma industriel à ses clients pour se rapprocher d'eux et produire moins cher ».
Quels sites hériteront de l'activité de laminage de la PTPM d'Aÿ ? « Des usines en Espagne et au Portugal. » Même si Stéphane Charre et Catherine Desgrandchamps refusent d'employer ce terme, c'est ce qu'on appelle une délocalisation. La PTPM n'était pas rentable, mais elle avait du travail qui lui a été retiré au profit d'autres usines en Europe du Sud.
Des propos qui ne vont pas dans le sens de l'argument « crise économique » allègrement utilisé par Trèves pour justifier notamment la modification du plan social passé de 40 suppressions de postes à 130 entre novembre et avril.

Publié dans Ce que je sais

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article