Appel à la grève dans les transports routiers le 13 décembre

Publié le par Espiel71 Militante

Cinq syndicats de salariés du transport routier appellent à une grève illimitée en France à partir du 13 décembre au soir pour exiger une revalorisation des salaires et de leur profession.

A l'approche des fêtes de fin d'année, les syndicats ont prévu des blocages d'entreprises et de zones industrielles mais ne veulent pas en dévoiler les modalités pour l'instant afin de pouvoir compter sur l'effet de surprise.

A la suite de cet appel, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des transports a jugé "urgent de trouver un accord afin de prévenir un conflit qui ne peut être que néfaste au transport routier durement touché par la crise actuelle et à l'économie" du pays.

Plus de 610.000 salariés sont concernés par cet appel à la grève, à partir de 21h30 (20h30 GMT), ont précisé les organisations CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC lors d'une conférence de presse à Paris.

"On part pour un mouvement sur une durée illimitée", a déclaré Richard Jaubert, secrétaire général de la CG transports.

Les syndicalistes ont souligné que les blocages viseraient surtout le transport routier de marchandises liées aux fêtes de Noël mais qu'aucune décision n'avait encore été prise concernant les dépôts pétroliers.

"Une grève, il faut que ça perturbe pour se faire entendre", a dit Thierry Duine, dirigeant de la CFTC.

Selon l'Union nationale du transport frigorifique, qui ne s'associe pas à la grève, "il y a un gros risque que les Français ne puissent avoir dans leur assiette les produits frais traditionnels des fêtes, comme les huîtres, le foie gras, la dinde, le saumon."

PROFESSION PAUPÉRISÉE ?

Les organisations de salariés dénoncent le gel des salaires imposé depuis deux ans par le patronat, qui invoque les conséquences de la crise sur le secteur.

Or, selon les syndicalistes, les suppressions d'emplois ont été beaucoup moins lourdes qu'annoncé, signe que la profession ne se porte pas si mal.

Ils réclament le passage à 10 euros de l'heure pour les salariés au coefficient le plus élevé, 4% d'augmentation pour toute la grille et 3% pour l'augmentation des frais de déplacement.

Ils demandent également une protection sociale conventionnelle pour tous ainsi que la généralisation du 13e mois.

Selon Maxime Dumont, secrétaire général de la CFDT transports, principal syndicat du secteur, la profession est "complètement paupérisée" et en janvier, lors de la revalorisation du smic, l'intégralité de la grille sera en dessous du salaire minimum.

Le salaire moyen à l'embauche est actuellement de 1.300 euros bruts par mois et la couverture des frais de déplacement est de 800 euros, a-t-il précisé.

Contrairement aux autres fédérations patronales qui ne veulent pas entendre parler d'augmentations de salaires pour le moment, la Fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF) a fait des propositions de hausse salariale pour 2009.

Mais les syndicats les jugent inopérantes, estimant qu'il s'agit surtout d'un signal donné au gouvernement.

"Les entreprises essaient de brouiller le jeu en faisant de vraies fausses propositions", a dit Maxime Dumont.

Les organisations disent ne pas savoir combien de temps la grève durera ni si elle perturbera les fêtes de Noël, tout dépendant selon eux de la volonté du patronat d'accepter on non des négociations.

"Si les patrons veulent négocier avant la grève, tant mieux", a dit le dirigeant de la CFDT.

 


Publié dans Ce que je sais

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