Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu condamne Israël

Publié le par Espiel71 Militante

Près de Djabalya. Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a repris à son compte le rapport du magistrat indépendant Richard Goldstone faisant état de crimes de guerre du Hamas, mais surtout d'Israël, lors de leur conflit de l'hiver dernier à Gaza. /Photo prise le 19 janvier 2009









Le Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'Onu a repris vendredi à son compte le rapport de la commission d'enquête indépendante conduite par Richard Goldstone, qui fait état de crimes de guerre commis par Israël et le Hamas lors de leur conflit de l'hiver dernier à Gaza.

Au terme d'une session spéciale de deux jours, 25 des 47 membres de l'instance onusienne basée à Genève ont adopté une résolution endossant ce document, plus sévère pour Israël que pour le mouvement islamiste, et condamnant l'Etat juif pour son refus de collaborer à l'enquête.

Nommé en avril par le président du CDH, le Nigérian Martin Ihoeghian, Richard Goldstone est un magistrat juif sud-africain qui fut membre de la Cour constitutionnelle de son pays et procureur en chef du Tribunal pénal international sur le Rwanda, et aussi recteur de l'université hébraïque de Jérusalem.

Son rapport de 575 pages, dont le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé cette semaine l'"absurdité", invite le Conseil de sécurité des Nations unies à saisir la Cour pénale internationale de La Haye (CPI) si Israël et le Hamas ne mènent pas leurs propres investigations sur les exactions commises par leurs combattants.

Mais la résolution adoptée vendredi par le CDH, contre l'avis des Etats-Unis et cinq autres de ses membres, se borne à demander à l'Assemblée générale de l'Onu d'examiner le rapport et au secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon, de lui rendre compte de la mise en oeuvre de ses recommandations.

TEXTE D'INSPIRATION PALESTINIENNE

Avant sa mise aux voix, le représentant d'Israël auprès de l'Onu à Genève, Aharon Leshno Yaar, a affirmé que ce texte était nettement déséquilibré et donc peu susceptible de faire avancer la paix au Proche-Orient, mais son adoption permet de maintenir la pression internationale sur l'Etat juif.

La résolution a été rédigée par l'Autorité palestinienne sous le parrainage de l'Egypte pour les Non-alignés, du Nigeria, pour l'Union africaine, du Pakistan pour l'Organisation de la conférence islamique et de la Tunisie pour la Ligue arabe.

Au début du mois, le président palestinien Mahmoud Abbas avait accepté, sous la pression des Etats-Unis, le report au mois de mars d'un premier projet de résolution condamnant Israël pour son absence de coopération avec la commission d'enquête.

Vilipendé par le Hamas pour "trahison" et critiqué dans son propre camp pour son "erreur politique", Mahmoud Abbas a aussitôt fait machine arrière et demandé une réunion extraordinaire du Conseil sur les territoires occupés.

A l'ouverture de cette session, jeudi, Navi Pillay, haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, s'est prononcée pour des "investigations impartiales, indépendantes, rapides et efficaces concernant les violations signalées des droits de l'homme et du droit humanitaire".

Elle s'est également dite préoccupée par les restrictions d'accès aux lieux saints musulmans de Jérusalem et par la poursuite du blocus de Gaza, deux préoccupations qui sont reprises dans la résolution adoptée vendredi.

Taher al Nono, porte-parole du Hamas, a remercié vendredi les "pays amis" qui ont voté à Genève en faveur du rapport Goldstone et assuré que son mouvement en étudierait les recommandations. Il n'a soufflé mot des accusations portées contre ce dernier dans le document.



Publié dans Ce que je sais

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