ArcelorMittal : Tour de vis à Florange

Publié le par Espiel71 Militante

Après l'annonce de la délocalisation de la plate-forme comptabilité, un CE extraordinaire a annoncé hier des vendredis chômés pour le personnel administratif d'ArcelorMittal, aux Grands Bureaux de Florange.

À quelques jours près, ArcelorMittal a demandé hier à Florange, en comité d'entreprise extraordinaire, 46 000 jours de chômage technique pour 2 800 personnels administratifs des Grands Bureaux. Une demande inhabituelle puisqu'elle épargne la production pour se concentrer sur les «gens de jour». Ils pourraient ainsi chômer onze vendredis en octobre, novembre et décembre. Pour la fin de l'année, la direction se réserve la possibilité de fermer les installations du 21 décembre au 3 janvier, avec chômage technique pour les salariés de jour et les postés. «Ça affecte le moral des troupes», déplore Lucien Bianconi, délégué CGC. «Annoncer du chômage technique pour le quatrième trimestre alors que les installations viennent de redémarrer, c'est difficile à vivre.»
«L'usine de Florange tourne à 75% de ses capacités», confirme Henri Blaffart, directeur du site florangeois. Le P6, haut fourneau rallumé début août après quatre mois d'arrêt total, fonctionne à plein régime, «avec la nécessité de trois postes sur trois». L'aciérie travaille en continu, même si elle ne produit pas au maximum. Le train à chaud tourne en continu avec cinq équipes. Du côté des aciers spéciaux, la galvanisation marche bien.


Garder les pieds sur terre

Par contre Elsa, la ligne d'électrozinguage, fonctionne en pointillé.
«Les commandes arrivent au compte-gouttes», explique toujours Henri Blaffart.
En fait, les carnets de commandes se transfèrent d'un site Mittal à l'autre à l'échelle européenne. Et le directeur général d'alerter : «On est toujours dans la crise. La remontée réelle de la demande n'est pas encore là. Autant on se réjouit de retravailler dans l'usine, autant il faut rester les pieds sur terre.»
Salariés et syndicats sont conscients de la fragilité des commandes et notamment du manque de visibilité pour la fin de l'année.
«Nous avons demandé à M. Blaffart, interpelle la CFDT, de n'utiliser le chômage partiel qu'en dernier recours. Il est inadmissible que le personnel de jour chôme alors que les installations sont correctement chargées.»
De même, la CGT donne un avis négatif «à toutes les initiatives qui affaiblissent la pérennité du site florangeois». Et les syndicats de s'inquiéter pour les salariés : «La spirale infernale de la perte du pouvoir d'achat est en route. Pour certains ménages, la situation devient de plus en plus difficile», s'alarme la CFDT.
«Sur la fin de l'année, les pertes de salaire cumulées deviennent conséquentes», renchérit la CGC. Primes et augmentations de salaire sont réduites à zéro.
«Nous demandons le déblocage de la participation 2008», annonce Didier Coletti, de la CFDT.

 


Publié dans Ce que je sais

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